Il n’y a pas que le BIM ! Une multiplicité d’autres outils – moins ambitieux – existent. A leur (petit) niveau, ils révolutionnent le secteur du bâtiment. De l’application la plus accessible au logiciel plus élaboré en passant par les plateformes collaboratives, le virtuel s’invite chez les artisans et les entrepreneurs d’une profession qui aime le dur. Nous avons voulu savoir comment vous vous en saisissiez. Et si les outils numériques devenaient vos nouveaux alliés ? La preuve par des exemples – non exhaustifs – avec des initiatives régionales.
Legabat : Un peu de numérique dans un monde de brique
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Apprendre en jouant avec le plombier 4.0®Xavier Thierry est un entrepreneur touche à tout. Repreneur en 2016 de Générale Thermique à Avion (20 salariés, 2,5 millions d’euros de CA), il est aussi le créateur de Plombier 4.0®.“Il y a un an, je me suis demandé comment faire monter en compétence mes collaborateurs, se rappelle cet HEI passé par la direction des relations entreprises pour une école d’ingénieur. Il décide alors de créer une solution ludopédagogique en s’appuyant sur la réalité augmentée. Ou comment utiliser les mécanismes du jeu (gamification) pour apprendre différemment. “Concrètement, l’apprenant chausse un casque de réalité augmentée et visualise une chaudière. Il peut alors se familiariser avec l’équipement, sortir une pièce et la replacer ou encore lancer des vidéos explicatives”. La solution montée en partenariat avec le CFA de Marly est aujourd’hui disponible en version Beta. “Et ne vient pas se substituer aux professeurs, insiste Xavier Thierry qui y voit “une façon nouvelle de capter l’attention par le jeu et de sortir de l’austère tableau noir”. Autre avantage en cours de développement, s’exercer sur tous les types et marques de chaudières sans avoir à les acheter. Le dispositif a tapé dans l’oeil du jury du concours Creative Start-up de la Serre numérique à Valenciennes. C’est d’ailleurs dans cet écosystème que deux collaborateurs de Xavier Thierry sont incubés pour développer le Plombier 4.0 ®. Avec deux objectifs : le déployer sur smartphone pour mieux l’utiliser ensuite en cours comme en entreprise. “Apprendre facilement au sein de son entreprise et pendant son temps de travail, c’est aussi dans l’esprit de la réforme de la formation”. Avec le Plombier 4.0®, ce sera demain possible et made in Nord! |
Jean-Raymond Lefebvre, apôtre du numérique
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BC Nord mise sur KroqiL’entité du groupe Baudin-Chateauneuf expérimente le travail collaboratif grâce à cette plateforme numérique dédiée au bâtiment.“C’est une belle innovation!”. Nicolas Caty, ingénieur travaux en charge du BIM chez BC Nord (49 salariés) est un utilisateur convaincu. Depuis un peu plus d’un an, il utilise Kroqi. Cette plateforme web, mise en place par l’Etat, s’adresse aux professionnels du BTP qui souhaite travailler ensemble autour de la maquette numérique. “Après une formation Revit, j’ai continué à m’intéresser au BIM et j’ai découvert Kroqi. A la faveur d’un marché global de performance dont nous sommes mandataire, et par une forte demande de la maîtrise d’ouvrage, nous devions être moteur en matière de BIM”, détaille-t-il. Il met alors en place une stratégie pour faciliter et améliorer la collaboration avec les autres intervenants du groupement, les concepteurs, l’exploitant et même la maîtrise d’ouvrage. Kroqi en est la clé de voûte. “La plateforme nous permet d’échanger des fichiers volumineux sans limite de temps, de les déposer dans un espace sécurisé, de créer des comptes personnels ou encore de chatter ce qui évite la multiplication des mails”, explique Nicolas Caty. Il joue donc le rôle d’administrateur entre les intervenants des différentes entreprises et “gère des droits d’accès différents selon les fonctions de chacun”. Il plébiscite également la visioconférence avec partage d’écran, “pratique quand on travaille à distance” et la centralisation de l’historique des actions qui reprend qui fait quoi. Une organisation optimisée qui génère un véritable gain de temps. Sans compter “une mise en place relativement facile et un usage intuitif,y compris pour les moins initiés à l’informatique. Même s’il convient “qu’il faut s’habituer à cette nouvelle manière de travailler”. De quoi séduire les PME qui souhaitent se mettre au “collaboratif”. Car que l’on soit maître d’ouvrage, maître d’oeuvre, bureau d’étude, architecte, entreprise de gros oeuvre ou de second oeuvre, Kroqi est ouverte à tous et gratuite !
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Desbarbieux Frères : Une numérisation heureuseBasée à Saultain près de Valenciennes, l’entreprise Desbarbieux Frères, spécialisée dans le génie climatique, la plomberie et la couverture s’est mise au BIM. Une rareté dans le second-œuvre.Faute de mieux, les 45 employés de Desbarbieux l’appellent R2D2. En 2017, l’entreprise spécialisée dans l’installation des chauffages et des systèmes de ventilation a acheté un petit robot bien pratique. Au moment où le gros œuvre pose le plancher béton, la machine scanne le chantier en 3D et indique au centimètre près l’endroit où incorporer les réseaux. Les plans eux sont numérisés sur une tablette. (1) Plus besoin de dérouler son mètre, ses plans papiers sous le vent ou la pluie. Coût de la machine : 13 000 €. A quoi, il faut rajouter 13 000 € de formation, de logiciel et de matériel informatique adéquat. Un investissement rentable ? « Pas en terme financier » reconnaît Christophe Carpentier « mais c’est un gain de fatigue et une source de motivation du personnel énorme ». Grâce au numérique, les reprises de chantier se font rares. Et les marteaux-piqueurs restent au placard. Moins de port de charges, moins de troubles musculaires, moins de manutention… les compagnons approuvent. Prochaine étape de cette numérisation bienveillante : équiper toutes les équipes sur les chantiers d’une tablette numérique. Les notices de matériel, les plans, les devis… tout sera désormais dans la tablette. Du gain de papier, d’encre et là encore d’énergie pour le personnel. « Le numérique, on n’a pas le choix, il faut y passer. Autant le faire passer en faisant goûter aux gars les avantages du produit » résume Christophe Carpentier qui avant de reprendre l’entreprise familiale en 2017 en était… le référent RSE. |
Artisanat et réinsertion en parfaite Ozmoz
Une entreprise d’insertion cambrésienne a monté Ozmoz une plateforme pour mettre en relation artisans, publics en réinsertion et jeunes en formation. Un montage gagnant-gagnant-gagnantAirbnb, Blablacar, Amazon… A quoi est dû le succès de ces plateformes numériques ? A cette facilité à mettre en relation des gens, qui sans le savoir avaient des intérêts communs. Appliqué au bâtiment, cela donne Ozmoz. Une « place de marché » virtuelle – « marketplace » en bon franglais – où cohabitent artisans, structures d’insertion et organismes de formation. https://www.ozmoz.co/ |
Avec Auxialys, l’insertion à sa plateforme en ligne
Intéressé ? Des réunions d’information seront prochainement mises en place sur l’ensemble de la région. |